Trois baisers, c'est la suite logique des deux précédentes trilogies de Katherine Pancol. Vous avez sûrement déjà entendu parler des yeux jaunes des crocodiles, des écureuils de Central Park ou encore de la valse lente des tortues...Ne serait-ce que grâce à la version cinématographique des yeux jaunes des crocodiles avec de très bonnes interprétations de Patrick Bruel et de Julie Depardieu notamment ! 

J'ai découvert les personnages de Katherine Pancol pour la première fois en tournant les pages du livre Les yeux jaunes des crocodiles, le livre m'avait attiré par sa couverture colorée, légère, une invitation à la détente et à la lecture plaisir ! Et puis, vous avancez dans la lecture, Katherine fait danser ses personnages avec légèreté au fil des pages, vous les découvrez, vous les aimez ou vous les détestez, pas de demi-mesure mais de l'émotion assurée allant de l'empathie à la haine... Vous vivez avec eux, au coeur de leur histoire...La première trilogie s'enchaîne, vous finissez même par aimer et admirer Hortense pourtant si détestable et à en redemander... 

La deuxième trilogie, les Muchachas, permet de renouer avec tous ces personnages dont on attendait des nouvelles comme on en espère d'amis lointains que l'on ne prend pas le temps de voir ou d'appeler mais qui occupent une place importante dans notre coeur. Dès les premières lignes, tout revient, les visages, les émotions partagées... De nouveaux personnages apparaissent dont Junior, bébé surdoué avec des dons proches du surnaturel... Seul bémol pour ma part dans cette trilogie, je n'ai pas accroché avec ce personnage si particulier, peu crédible et si éloigné de la réalité dont tous les autres sont à l'opposé solidement ancrés. Il n'apporte pas grand chose à l'histoire, il agace... 

Mais il y a aussi Calypso et surtout Stella si forte et si fragile à la fois. C'est cela aussi la force de Katherine Pancol, elle dresse des portraits vrais, simples ; des femmes différentes marquées comme chacune d'entre nous par leur passé, leurs richesses, leur histoire, par les épreuves de leur vie. Ne sont-ce pas les épreuves de la vie qui nous façonnent ? Qui nous rendent à la fois si fortes et si vulnérables ? Elle nous livre le combat de femmes de l'ombre ; femmes qui tombent sous les coups, les brimades mais se relèvent, résistent, se battent pour la vérité, pour leur honneur. 

Trois baisers ; 850 pages, quatre parties... une nouvelle trilogie ? et peut être la fin de l'histoire quand viendra le troisième tome... Un jour, il faudra savoir refermer l'histoire pour en garder toute sa saveur plutôt que de l'étirer à l'infini...

Quand vous avez déjà lu les six précédents romans, vous trépignez d'impatience pour enfin les retrouver ! Mais je vous rassure, vous pouvez également commencer cette trilogie ici, prendre les histoires où elles en sont ; vous ne serez pas perdus, Katherine Pancol tisse une toile d'indices qui vous permettront de prendre et comprendre le fil de l'histoire... Pour les adeptes de ces livres, les deux premières parties peuvent sembler un peu longues, répétitives ; dès la troisième partie commencée, le rythme s'accélère, l'histoire avance, s'étoffe de nouveaux personnages, de nouveaux liens... 

Les personnages évoluent, grandissent physiquement et émotionnellement ; Garry, dandy emblématique reviendra t il dans les bras d'Hortense la tumultueuse ou préférera-t-il rester dans ceux de Calypso, la soumise ? Quel amour privilégier ? La passion ou la tranquillité ? Faire ses choix, construire sa vie ? Quand Stella sera-t-elle apaisée ? La mort de son bourreau peut-elle lui permettre de retrouver la sérénité ? Comment se reconstruire quand on a grandi dans la violence et la terreur ? Et Joséphine, arrivera-t-elle à s'estimer ? A croire en ses chances d'être heureuse, à s'autoriser d'exister, à s'affirmer, à s'affranchir de la maltraitance psychologique infligée par sa mère et sa soeur ? 

Et puis de nouveaux personnages apparaissent comme Dakota, son idylle avec Tom que l'on découvre un peu plus ; Adrian sort de l'ombre, se dévoile, s'affirme...Et puis, on découvre Camille, lui aussi en souffrance, pour des raisons différentes. Tous ces personnages se battent, une bataille pour exister, exister pour soi mais peut être aussi exister au travers du regard des autres car au-delà des petites histoires qui se tissent et s'entre-mêlent, Katherine Pancol touche du doigt l'accomplissement personnel, le cheminement que chacun réalise pour s'accomplir et atteindre son petit bonheur personnel. 

Vous comprendrez que l'on s'attache vite aux histoires de tous ces personnages, vous vous surprendrez à vouloir leur tendre la main, les bousculer au besoin, les aider à prendre leur vie en main, à avancer avec courage ; vous ne vous apercevrez pas que les pages se tournent et que vous arrivez déjà à la dernière (850 pages quand même mais elles se lisent toutes seules ;-) ). Nous nous retrouverons tous un peu dans les traits de l'un de ces personnages : la détermination, l'assurance d'Hortense, le manque de confiance de Joséphine, la rage de vivre de Stella, la bonté et la naïveté de Zoé ; le flegme et la passion de Garry ; le besoin de reconnaissance d'Adrian ; la sensibilité de Camille...

 Belle lecture !